Gestion de classe

Punition pédagogique : exemples et solutions

punition pédagogique

La punition pédagogique est utilisée en classe pour réduire les comportements indésirables. Les punitions en classe doivent être appliquées avec précaution et ne doivent jamais être utilisées pour isoler des élèves ou pour punir des comportements dus à un handicap spécifique. Si un élève particulier présente des comportements difficiles, il est essentiel de demander une aide supplémentaire afin de pouvoir élaborer un plan de comportement adapté à cet enfant.

En général, le renforcement devrait être la principale stratégie utilisée en classe, mais si une punition est nécessaire, elle doit être la moins restrictive possible. Avant de mettre en œuvre des stratégies de punition, il est important de vérifier la politique de votre école concernant les stratégies de gestion de classe appropriées et ce qui est autorisé ou non dans votre école.

Définition de la punition pédagogique

Punir, c’est faire preuve de pouvoir et de puissance, en plaçant l’élève dans l’impuissance et la soumission.

Donc, la punition est l’expression d’un rapport de force dans lequel le dominant (l’adulte) exerce son pouvoir sur le dominé (l’enfant). En effet, elle peut paraître arbitraire ou injuste, car :

  • La punition pédagogique dépend du bon vouloir du « dominant ».
  • En plus, elle ne s’appuie pas sur des règles partagées et explicites.
  • Elle peut être disproportionnée par rapport à la faute commise.

Les types de punitions

La punition peut prendre plusieurs formes :

  • Punition-expiation (coups, violences physiques) : La souffrance du puni est signe de repentir…
  • Punition-signe (debout au coin, bonnet d’âne.) : Mettre en exergue le puni, l’humilier. 
  • Punition-exercice (copier 100 fois, exercices supplémentaires…) : Susciter l’ennui, la contrainte.
  • Punition-bannissement (exclusion de la classe, privation…) : Exclure, forme d’emprisonnement.

Exemple de punition éducative

Voici quelques exemples de punitions qui ont été utilisées en classe :

  • Perte de la récréation
  • Devoirs supplémentaires
  • Perte d’autres privilèges
  • Détention
  • Parmi les exemples de punitions plus restrictives et inappropriées, citons l’envoi d’un élève dans une salle d’isolement et l’absence de repas ou de collation.

De nombreux enseignants utilisent des systèmes de gestion du comportement qui font appel à la fois au renforcement et à la punition. Ces systèmes sont très populaires dans de nombreuses classes, car ils sont faciles à mettre en œuvre et les élèves savent exactement ce que l’on attend d’eux.

Voici d’autres exemples de punition éducative au primaire et au collège :

Système de gestion des feux de signalisation : 

Un grand feu de signalisation vert, jaune et rouge est placé dans la classe, ainsi que des boutons ou des pinces à linge mobiles portant le nom de chaque élève. Les élèves commencent la journée sur le vert, mais selon leur comportement, ils peuvent passer au jaune ou au rouge. À la fin de la journée, les élèves qui sont encore sur le vert reçoivent une récompense ou un privilège.

Économie de jetons : 

Un système de changement de comportement dans lequel les élèves gagnent des jetons en adoptant des comportements spécifiques et peuvent ensuite, à un moment donné, échanger ces jetons contre des articles désirés.

Imprévus de groupe : 

Ces types de contingences se produisent lorsqu’une conséquence est donnée en fonction du comportement ou des performances de certains élèves ou de tous les élèves de la classe. Il existe trois types différents de contingences de groupe.

Contrainte de groupe indépendant : 

Une récompense est disponible pour tous les élèves de la classe, mais seuls les élèves qui répondent aux critères spécifiques obtiennent la récompense.

Contingence de groupe dépendant : 

La récompense pour l’ensemble du groupe dépend des comportements ou des performances d’un élève ou d’un petit groupe spécifique.

Contingence de groupe interdépendant : 

Tous les élèves de la classe doivent répondre aux critères spécifiques (à la fois individuellement et en tant que groupe) avant de pouvoir obtenir une récompense.

Récompenses et punition pédagogique

Avant d’aborder l’utilité et les conséquences des punitions dans l’éducation, il est essentiel de comprendre le principe qui les régit. Pourquoi la punition permet-elle d’éradiquer certains comportements ? La réponse à cette question se trouve dans la théorie du conditionnement opérant de B.F. Skinner. Ce dernier est l’un des pères du behaviorisme et a apporté de grandes contributions à la psychologie de l’apprentissage.

Le conditionnement opérant stipule en gros que lorsqu’un comportement est renforcé, il est susceptible d’être répété. En d’autres termes, lorsque quelque chose de positif se produit à la suite d’une certaine action, nous avons tendance à continuer à agir de la sorte à l’avenir.

Le contraire se produit avec la punition. Lorsqu’un comportement est puni, la probabilité qu’il soit répété diminue. De nombreuses preuves viennent étayer le conditionnement opérant. En outre, cette théorie a été largement démontrée chez les animaux et les humains.

Cependant, l’apprentissage est très complexe. Un aspect essentiel pour comprendre les effets des récompenses et des punitions dans l’éducation est sa nature instrumentale. Lorsque nous récompensons ou punissons, nous modifions le comportement d’un sujet parce qu’il attend ce prix ou cette punition. Autrement dit, le sujet se comporte en raison d’une motivation extrinsèque.

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Du point de vue de la motivation extrinsèque, on peut en déduire que le nouveau comportement ne se poursuivra que si la punition ou la récompense est maintenue. Il est important de comprendre que le conditionnement opérant est un apprentissage associatif. Les sujets ne comprendront pas pourquoi le comportement est bon ou mauvais. Ils comprendront simplement que certaines conséquences suivent certains comportements.

Conséquences et problèmes liés aux punitions éducatives

Maintenant que nous connaissons les principes qui régissent le conditionnement opérant, discutons de l’utilité et des conséquences des punitions dans l’éducation.

Les pièges de la punition

La punition, malgré le fait qu’elle peut aider à façonner le comportement, est une méthode plutôt pauvre en matière d’éducation, car :

Les changements de comportement sont conditionnés : comme nous l’avons mentionné plus haut, le comportement ne se poursuivra que tant que la punition existera. Si la punition disparaît, le comportement négatif réapparaîtra. Cela nous montre que le sujet n’apprend pas ce qui est bien ou mal. Au lieu de cela, seul un simple apprentissage associatif a lieu.

Apparition possible d’une impuissance apprise : Si le sujet ne se voit pas présenter un comportement alternatif en même temps que la punition, il peut être incapable de trouver lui-même ce comportement alternatif et sera paralysé dans ses actions.

Éduquer par la violence crée des personnes violentes : Les punitions violentes (physiques ou psychologiques) peuvent avoir de graves conséquences. Les humains apprennent par imitation et par immersion dans un contexte social. Si nous sommes témoins de violence, nous apprendrons à réagir de la même manière aux choses qui nous arrivent.

Associer la punition à une personne et non à un comportement : en de nombreuses occasions, lorsqu’un sujet ne comprend pas pourquoi son comportement est mauvais, il l’associe à la personne qui le punit. Le sujet croit que la punition est un caprice maléfique ou égoïste de la personne qui l’inflige. Ainsi, le sujet peut simplement éviter la personne qui l’a puni au lieu de changer son comportement.

Conclusion

L’éducation est un sujet très important qui ne peut se résumer à des expériences concrètes ou à des opinions individuelles. C’est pourquoi, les pratiques éducatives doivent être fondées sur des critères scientifiques.

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