Les procédés d’écriture sont des procédés permettant d’exprimer une idée. Ils rendent ce que l’on veut dire plus expressif, plus impressionnant, plus convaincant, plus séduisant..
Les procédés d’écriture ou les procédés littéraires sont utilisés en littérature, dans les beaux discours mais aussi dans le langage courant. C’est à dire, un procédé d’écriture permet de créer un effet sur le destinataire d’un texte.
De surcroît, ce sont des dispositifs rhétoriques qui créent un effet particulier sur le public. Ils sont généralement utilisés dans le texte écrit, mais ils peuvent également être trouvés dans la langue parlée.
Procédés d’écriture : définition
Les procédés d’écriture sont une technique d’écriture qui aide à transmettre un point avec brièveté et clarté. Donc, c’est un mot ou une phrase qui utilise un langage figuré pour faire valoir un point.
Les procédés d’écriture sont un type de dispositif rhétorique utilisé pour créer une image dans l’esprit des auditeurs. Ces procédés d’écriture sont définis par l’expression « figure sur le fond », ce qui signifie qu’elles ont plus de sens que ce qui est réellement dit.
Les procédés d’écriture sont souvent utilisés dans la poésie, la prose et les paroles de chansons. Ils peuvent également être utilisés pour faire valoir un point ou mettre l’accent sur un mot ou une phrase.
Procédés d’écriture : exemples
Les procédés d’écriture sont couramment utilisés dans la langue de tous les jours. Ils ajoutent de la couleur et de la profondeur à l’écriture et aident à créer une image plus vive. Voici quelques exemples de procédés d’écriture :
- Le roi des animaux.
- La ville rose.
- Je meurs de soif
- Mon épouse est un peu enveloppée
- La terre est bleue comme une orange. (Eluard)
- Il pleut des cordes.
- Je viens de boire un verre.
- Il nous a quittés (= mort)
Les procédés d’écriture et leurs effets
Vous trouverez ci-dessous les différents procédés d’écriture et leurs effets :
1. Le champ lexical
Le champ lexical d’un texte est la gamme de mots que le texte utilise. Cela va de la fréquence et de la sélection des mots au type de mots et à la manière dont ils sont utilisés.
Dans le champ lexical d’un texte, la fréquence et la sélection des mots sont déterminées par la fréquence à laquelle ils sont utilisés dans le texte. D’autres facteurs incluent la façon dont ils sont utilisés dans le contexte et s’ils véhiculent une certaine signification.
En termes simples, ce sont des mots qui traitent du même thème (ex. : champ lexical de la bonté, de la peur, de la paix, de l’identité, de la guerre…)
2. La dénotation
La dénotation est le sens propre inscrit au dictionnaire d’un mot. C’est le sens littéral d’un mot.
En d’autres termes, la dénotation est le sens premier du mot. C’est le sens objectif du mot, tel qu’il est donné par le dictionnaire. Le sens dénoté est exploité surtout dans un texte qui présente des informations d’une façon neutre. Il s’agit des entrées dans le dictionnaire, guides touristiques, modes d’emploi, articles scientifiques, etc.
Exemple de la dénotation :
- Le nom « rouge » désigne une couleur pour tous les francophones.
- Le mot « lune » désigne une pièce contenant de l’eau
3. La connotation
La connotation est le sens second du mot. C’est le sens variable, subjectif et suggéré. Ce sens dépend de l’individu et/ou du contexte. Le texte connotatif par excellence est le texte littéraire.
Exemple de la connotation :
- blanc connote la pureté ou l’innocence ou la froideur.
- ville couchée : signifie la paix, le calme, le silence ; mais aussi la mort.
- Il me promet la lune. Le mot « lune » connote ici l’éloignement.
4. Le vocabulaire mélioratif et péjoratif
- Le vocabulaire mélioratif
Ce vocabulaire mélioratif exprime un jugement positif sur un être, une chose. un vocabulaire mélioratif quand le but est de donner une image positive du lieu décrit ou une opinion favorable.
Des mots mélioratifs traduisent une opinion favorable : beau, gracieux, élégance…
- Le vocabulaire péjoratif
Le vocabulaire exprime un jugement négatif sur un être, une chose.
Des mots péjoratifs traduisent une opinion défavorable : désagréable, ennui, laideur…
Péjoratif vient du latin « pejor » qui signifie « plus mauvais » : on utilise donc un vocabulaire péjoratif quand le but est de donner une image négative ou une opinion défavorable.
5. La comparaison
La comparaison établit un rapport de ressemblance entre deux éléments (le comparé et le comparant), à l’aide d’un outil de comparaison (comme, ainsi que, plus… que, moins… que, de même que, semblable à, pareil à, ressembler, on dirait que…)
Exemple de la comparaison :
- L’avion est plus rapide que la voiture.
- Tom nage comme un poisson.
- Mon ami est très rapide comme l’éclair.
6. La métaphore
La métaphore est une comparaison implicite sans outil de comparaison. Il arrive que le comparé ne soit même pas exprimé.
Elle est composée de deux éléments principaux — le comparé et le comparant. Les mots ou expressions doivent également partager au moins un sème. Toutefois, au lieu de rapprochement on parle de substitution. Quant au mot outil, il n’est pas obligatoire et, en général, il manque. Cependant, lorsqu’il y a un outil de comparaison, il s’agit très souvent du verbe être.
Exemple de métaphore :
- Cet homme est un rat de bibliothèque.
- ses yeux de statue.
7. La personnification
La personnification est une figure de style dans laquelle un objet, une idée ou un concept inanimés reçoit des qualités humaines, telles que des sentiments, des pensées ou une présence physique.
Donc, la personnification utilise des qualités humaines pour décrire des objets inanimés, des animaux ou des phénomènes naturels.
Dans cette figure de style, un objet ou un animal inanimé reçoit des caractéristiques humaines, comme un arbre décrit comme « le vent sifflant à travers ses branches ».
La personnification est une métaphore utilisée pour rendre les concepts abstraits plus pertinents et faciles à comprendre.
Voici quelques exemples de la personnification :
- Les arbres tremblaient de joie
- Le ciel pleurait.
- Les arbres font le gros dos sous la pluie. — Jules Renard, Journal.
8. L’antithèse
L’antithèse est une figure de style qui inclut le contraire ou l’inversion d’un mot ou d’une phrase donnée. Donc, le locuteur rapproche dans le même énoncé, deux termes, deux pensées, deux expressions qui sont à l’opposé pour créer un effet de contraste. On l’utilise souvent pour exprimer l’ironie.
Elle peut être utilisée dans de nombreux contextes différents, tels que la littérature et la poésie, ainsi que dans la conversation de tous les jours.
Exemples de l’antithèse :
- « Être le jour qui monte et l’ombre qui descend ». Anna de Noailles
- Le navire était noir, mais la voile était blanche.
9. L’oxymore
Un oxymore est une figure de style dans laquelle deux termes contradictoires sont placés ensemble pour créer un effet paradoxal.
On l’utilise pour créer l’ironie et la surprise. En plus, cette figure de style exprime une idée ou une émotion qui ne peut pas être entièrement exprimée en un mot.
- « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille)
- « une nuit blanche »
10. La métonymie
La métonymie est une figure de style dans laquelle un mot ou une phrase est remplacé par un autre mot ou une autre phrase ayant une signification similaire.
On remplace un mot par un autre terme avec lequel il entretient une relation logique (d’appartenance, d’origine, de contiguïté)
Exemples de la métonymie :
- « boire un verre » (le contenu [liquide] est remplacé par le contenant.
- « Il est sorti d’une Peugeot » [la marque remplace le nom de l’objet]
11. La périphrase
Dans la périphrase, on remplace un mot par une expression qui le définit. On emploie une expression au lieu d’un seul mot pour désigner un être ou un objet.
Exemple de la périphrase :
- L’île de beauté pour la Corse.
- L’astre du jour », pour le Soleil.
12. L’antiphrase
La figure de style antiphrase est une phrase qui a un sens opposé à son sens littéral.
C’est une figure phare de l’ironie. Elle consiste à exprimer le contraire de ce que l’on veut dire.
Exemples de l’antiphrase :
- Que tu es intelligent !
- « Quelle belle journée » [alors qu’il pleut et qu’il fait froid].
13. L’euphémisme
L’euphémisme est une figure de style utilisée pour exprimer un sentiment moins sévère ou plus positif que le sens littéral des mots utilisés.
C’est un procédé d’atténuation qui consiste à employer un mot ou une expression plus faible pour désigner une réalité plus dure, afin de l’adoucir.
L’euphémisme est un dispositif rhétorique dans lequel l’orateur ou l’écrivain sous-estime intentionnellement une déclaration afin de la rendre plus humoristique. L’écrivain fait une affirmation exagérée qui n’est pas censée être prise au sérieux.
Exemples de l’euphémisme :
- « il nous a quittés » au lieu de « il est mort ».
- Être un peu limité : être bête.
- Non-voyant/non entendant : aveugle et sourd.
14. L’hyperbole
L’hyperbole est un procédé qui consiste à exagérer une perception, un sentiment, en le grossissant à l’extrême.
En plus, cette figure de style transmet par écrit des émotions fortes, des sentiments et des également opinions. Souvent, on l’utilise généralement par écrit pour exagérer quelque chose.
Exemples de l’hyperbole :
- « je meurs de faim »
- « Verser des torrents de larmes »
15. La répétition
La répétition consiste à répéter un même mot plusieurs fois dans le texte, mais les mots répétés sont séparés dans la phrase ou dans le texte.
En d’autres termes, c’est une technique rhétorique dans laquelle une idée ou un énoncé se répète plusieurs fois. On utilise cette technique rhétorique pour souligner un point et le faire ressortir du reste du texte.
En effet, cette figure de style est un moyen efficace de souligner un point dans un texte. La répétition exprime également l’humour et le sarcasme.
Exemples de la répétition :
- « La terre était grise, le blé était gris, le ciel était gris » [Giono]
- Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.
– Verlaine
16. L’énumération [accumulation]
L’énumération est une succession de mots de même nature grammaticale et de sens proche. Par conséquent, cette longue énumération crée un effet d’amplification.
Exemple de l’énumération :
« Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie… » [Lettre de Madame de Sévigné]
17. La gradation
La gradation est une succession d’expressions allant par progression croissante ou décroissante. C’est-à-dire, elle suggère l’ampleur, le mouvement de ce qui est décrit pour intensifier une description et mettre en valeur le dernier mot.
Exemple de la gradation :
- « C’en est fait ; Je n’en puis plus, je me meurs, je suis mort , je suis enterré. » [L’Avare de Molière]
- « Je suis ravie, contente. Heureuse » [ascendante]
18. L’anaphore
L’anaphore est une répétition d’un mot ou d’un groupe de mots au début de plusieurs propositions, vers ou phrases qui se suivent.
En d’autres termes, l’anaphore est une figure de style dans laquelle une phrase ou un mot se répète au début de phrases successives.
En plus, l’anaphore souligne un point particulier ou crée un rythme. Donc, elle met l’accent sur les mots et expressions suivants.
Exemple de l’anaphore :
- « Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade » [Hugo]
19. L’ellipse
L’ellipse est une figure de style dans laquelle on exprime une idée en répétant les mêmes mots ou phrases, mais avec un léger changement dans l’ordre.
Dans cette figure de style, les mots sont répétés dos à dos, mais avec de légers changements dans l’ordre. L’ellipse peut également être utilisée pour exprimer une idée qui a été laissée de côté.
Exemple de l’ellipse :
Au lieu de « Heureux est celui qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage », Du Bellay écrit :
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » Les Regrets, sonnet 31 1558, Joachim Du Bellay
20. Le parallélisme
Le parallélisme est une figure de style qui consiste à reprendre la même construction en deux endroits d’un même texte pour mettre en valeur leur rapport.
Exemple su parallélisme :
- Que la vie est belle ! Que la vie est tendre !
- L’un était pauvre, mais intelligent.
- L’autre était riche, mais ignorant.
LIRE AUSSI : La contraction de texte : méthode et exercice
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