Méthodes et stratégies

Comment pratiquer la métacognition en classe ?

Comment pratiquer la métacognition en classe

D’entrée de jeu, il apparaît important de préciser que le cognitivisme diffère du béhaviorisme sur plusieurs points. Certains chercheurs considèrent que le constructivisme et le socio-constructivisme font partie du cognitivisme, alors que d’autres considèrent qu’ils sont distincts. Qu’est que la métacognition et comment la pratiquer en classe?

En plus, le courant cognitiviste s’intéresse au traitement de l’information, aux stratégies cognitives et métacognitives favorisant les processus internes mis en jeu lors de l’apprentissage et aux mécanismes de construction de la connaissance.

Par ailleurs, différents modèles et différentes méthodes d’enseignement sont issus du cognitivisme dont le traitement de l’information, l’enseignement et l’apprentissage stratégiques et l’apprentissage par la découverte. Le modèle d’apprentissage par problèmes possède de nombreuses caractéristiques du socio-constructivisme, mais il s’inspire aussi du cognitivisme.

de surcroît, les modèles d’enseignement inspirés du cognitivisme sont soutenus par des modèles plus théoriques. En effet, ces modèles précurseurs ont permis d’établir certains principes de base facilitant la planification et les interventions en classe.

Par ailleurs, au cours des années, le cognitivisme s’est quelque peu transformé en incluant de nouvelles dimensions telles que celles liées à l’affectivité et aux interactions culturelles et sociales.

La métacognition : définition et principes

Selon certains auteurs, le cognitivisme serait ne dans les années 1960, principalement aux États-Unis ; selon d’autres, ses débuts remonteraient plutôt à la fin des années 1970. Cet écart dans les dates peut sans doute s’expliquer par le fait que l’application réelle de ce courant s’est faite tardivement dans les milieux de pratique.

En plus, ce sont les découvertes sur le fonctionnement du cerveau qui ont donné le coup d’envoi au cognitivisme qui, en réaction au behaviorisme (préoccupe par le comportement, la réponse et le produit de l’apprentissage), s’est intéressé aux processus mentaux de l’élève.

Par ailleurs, l’histoire du cognitivisme a commencé avec Piaget et les théories psycho cognitives, caractérisées par la construction de la connaissance par le sujet qui apprend. Ensuite, le courant cognitiviste a pris une voie parallèle axée sur les théories sociocognitives.

Selon Bruner (1998), cité dans Bertrand (1998), c’est une erreur de s’intéresser seulement aux processus mentaux. En effet, le plus important est la dimension culturelle et sociale de l’apprentissage. Toutefois, avant même que les théories psycho cognitive pure et socio-cognitives se développent et prennent de l’importance dans les milieux de recherche et de pratique, les gestaltistes, théoriciens de la forme, s’étaient penchés sur l’organisation cognitive des perceptions.

Comment pratiquer la métacognition en classe ?

En 1976, Gagne, Brien et Paquin proposent une description de l’action d’apprendre. En effet, elle contient huit phases : motivation, appréhension, acquisition, rétention, rappel, généralisation,performance et rétroaction.

Le tableau suivant illustre ces huit phases à l’aide d’un exemple d’apprentissage effectué par des élèves du primaire :

PhaseExemple
Motivation Éveiller l’intérêt et susciter une disposition favorable à l’apprentissage  L’enseignante annonce aux élèves qu’ils feront une sortie éducative. Elle leur explique que cette visite leur permettra de voir des animaux vivants dans leur environnement et de recueillir des informations sur leur projet portant sur les écosystèmes d’Amérique.
Appréhension Attirer l’attention et favoriser la perception des différentes dimensions de l’objet d’apprentissageL’enseignante précise que les élèves devront être attentifs aux différents écosystèmes, de même qu’aux animaux et à la flore qui habitent dans chacun des environnements. Elle distribue aux élèves un plan des écosystèmes de la région.
Acquisition Traiter (coder, regrouper, associer, etc.) les informations dans la mémoire à court termeLors de la visite, les élèves, regroupés en équipe et accompagnés par un adulte responsable, explorent les différents écosystèmes : forêt tropicale humide, érablière des Laurentides, golfe du Saint-Laurent, côtes du Labrador et iles subantarctiques. Dans chaque écosystème, les élèves observent les animaux et tentent de définir leurs caractéristiques physiques ainsi que celles de leur environnement. Tout au long de la visite, pour faciliter l’acquisition de nouvelles informations, l’adulte responsable active leurs connaissances antérieures. Il leur propose de se servir du plan des écosystèmes pour noter et regrouper les informations.
Rétention Entrer les informations dans la mémoire à long termeDe retour en classe, les élèves organisent leurs découvertes sous forme de schéma.
Rappel Favoriser le rappel des nouvelles connaissances en sollicitant une réponseL’enseignante demande ensuite aux élèves de lire un texte qui porte sur les différents écosystèmes des Amériques sans toutefois les identifier par leur nom. Ils doivent indiquer chacun des écosystèmes à partir des notes prises lors de la visite.
Généralisation Appliquer les nouvelles connaissances à de nouveaux contextesPuis, en équipe, les élèves choisissent un de ces écosystèmes pour créer une maquette. Ils y ajoutent les plantes et les animaux vus. De plus, ils doivent en ajouter quelques-uns qui n’y étaient pas, mais qui pourraient possiblement en faire partie, selon la lecture du texte proposé par l’enseignante et des recherches supplémentaires.
Performance Produire une réponse pour confirmer l’apprentissageLes élèves présentent finalement leur maquette aux autres élèves de l’école lors d’une exposition. Pour valider leurs réponses, un expert est invité à visiter l’exposition. Il fait lui aussi le tour des maquettes et écoute les présentations des élèves.
Rétroaction Fournir à l’apprenant une rétroaction sur sa réponseDe retour en classe, l’expert invite et l’enseignante fournissent une rétroaction à chacune des équipes. En grand groupe, ils valident les choix des élèves et essaient de voir avec eux pourquoi certaines propositions sont validées ou pas.

Le cognitivisme conçoit l’enseignement et l’apprentissage comme un lieu de partage. Et aussi un mieu de confrontation d’idées et de construction de divers types de connaissances. Le but fondamental poursuivi par les cognitivistes est de développer l’autonomie cognitive, affective et sociale de l’apprenant. Ils ont une démarche de médiation (entre l’apprenant, l’enseignante et l’environnement éducatif). Tous les modèles théoriques et pratiques inspirés de ce courant placent la construction active des savoirs au centre de leur préoccupation.

 Ee plus, tous les modèles adhèrent à l’idée que l’élève apprend dans un contexte structure, contexte dans lequel les décisions sont prises par lui-même en collaboration avec l’enseignante. C’est ce qui fait la force de ce courant et sa complexité dans un contexte de classe.

Sources :

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